Les communautés religieuses devraient répondre aux Rapport du MMIWG

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Par NABIL SULTAN, JUIN. 24, 2019
Grâce à l’engagement de tous les Canadiens, y compris les groupes confessionnels, les organisations de défense de la liberté civile et les représentants élus, il nous est possible d’apporter de réels changements et de promouvoir les principes d’amitié et de protection mutuelle pour lesquels les groupes autochtones ont signé les traités. Cela n’est pas un problème autochtone, c’est une tragédie autochtone et nous devons tous veiller à ce qu’elle s’arrête là.


Quand j’étais enfant, nous sommes venu au Canada mes parents et moi, à la recherche de sécurité et d’un meilleur avenir pour nous tous. En tant que médecin spécialiste, j’ai appris ce que c’est d’être avec des personnes très vulnérables. Et comme musulman, on m’a toujours enseigné l’importance de la compassion et d’être présent lorsque les gens ont besoin de vous.


Au cours des trois dernières décennies sur cette terre, j’ai appris que tout le monde n’a pas la même chance d’avoir la sécurité et un avenir meilleur au Canada. J’ai appris que notre histoire en tant que nation n’est pas seulement entachée, mais repose en fait sur la honte des pensionnats indiens des années 60 et d’autres projets coloniaux visant systématiquement les peuples autochtones. Des infrastructures de réserves négligées, les meurtriers de jeunes Autochtones souvent acquittés et des crises de suicide ignorées. Tout cela fait partie intégrante de la même triste réalité, en contradiction avec l’image canadienne idéalisée à l’échelle mondiale.


Pendant des années, j’entendais les dirigeants des communautés autochtones signaler que les femmes, les filles et les membres de la communauté bi-spirituelle sont les plus exposés aux abus et aux traumatismes. C’est pourquoi, le 3 juin, lorsque l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées a publié les résultats de sa recherche, j’ai prié pour que chaque Canadien, en particulier, les membres de ma propre communauté, prête attention à ce rapport.


Les conclusions de l’enquête, fondées sur des recherches étalées sur plusieurs décennies, sont horribles: au moins 1 200 femmes et filles autochtones ont été tuées ou sont portées disparues. Ces femmes et filles risquent 12 fois plus d’être assassinées que leurs homologues blanches. Si on disposait les corps de ces victimes sur la route, ça s’étendrait facilement sur plusieurs centaines de kilomètres telle que la distance de Toronto à Winnipeg, et ce, en se basant seulement sur les informations révélées par cette enquête. Le rapport qualifie cette violence à leur encontre de génocide, causé par le colonialisme et l’indifférence du gouvernement.


En fait, le gouvernement du Canada et notre société dans son ensemble devraient s’expliquer pour avoir autorisé ces tragédies en créant un climat dans lequel les luttes autochtones passent inaperçues.
Cependant, ce n’est pas mon objectif ici, mais ma priorité est d’inviter les musulmans et les autres communautés religieuses à réagir au rapport de l’enquête. En tant que musulman, ma foi m’incite à défendre la justice et les personnes les plus opprimés de la société. Cela révèle les penchants de mon cœur qui sont enracinés dans ma religion.


La meilleure leçon que les Canadiens ont appris de la Commission de vérité et de réconciliation, c’est qu’il ne peut jamais y avoir de réconciliation sans dévoilement de la vérité. Les musulmans doivent reconnaître et comprendre l’héritage colonial du Canada, dont ils bénéficient continuellement.


Les écoles islamiques, les mosquées et autres institutions communautaires doivent donner la priorité à l’éducation sur cette histoire et sur la façon dont elle se poursuit aujourd’hui. En tant que président du MAC (Muslim Association of Canada), qui gère le plus grand conseil d’écoles islamiques du pays, mon rôle est de veiller à ce que mon organisation fasse sa part pour soutenir ce projet. La Commission d’enquête a invité le MAC à discuter des prochaines étapes pour l’engagement de nos communautés respectives. Le MAC s’engage à mettre à jour ses programmes, à offrir une formation aux enseignants et à créer des partenariats avec des organisations de défense des droits autochtones afin de s’assurer que ces informations font régulièrement partie de notre programme scolaire.


En outre, par le biais du réseau de nos mosquées, nous nous engageons à sensibiliser notre plus large communauté à notre responsabilité collective vis-à-vis du rapport du MMIWG, en particulier, et à la manière de lutter contre le racisme aux plus hauts niveaux grâce à un partenariat avec des organisations autochtones.


Grâce à l’engagement de tous les Canadiens, y compris les groupes confessionnels, les organisations de défense de la liberté civile et les élus, il nous est possible d’apporter de réels changements et de promouvoir les principes d’amitié et de protection mutuelle pour lesquels les groupes autochtones ont signé les traités. Cela n’est guère un problème autochtone mais plutôt une tragédie autochtone et nous devons tous veiller à ce que cela s’arrête là.

pris de la Commission de vérité et de réconciliation, c’est qu’il ne peut jamais y avoir de réconciliation sans dévoilement de la vérité. Les musulmans doivent reconnaître et comprendre l’héritage colonial du Canada, dont ils bénéficient continuellement.


Les écoles islamiques, les mosquées et autres institutions communautaires doivent donner la priorité à l’éducation sur cette histoire et sur la façon dont elle se poursuit aujourd’hui. En tant que président du MAC (Muslim Association of Canada), qui gère le plus grand conseil d’écoles islamiques du pays, mon rôle est de veiller à ce que mon organisation fasse sa part pour soutenir ce projet. La Commission d’enquête a invité le MAC à discuter des prochaines étapes pour l’engagement de nos communautés respectives. Le MAC s’engage à mettre à jour ses programmes, à offrir une formation aux enseignants et à créer des partenariats avec des organisations de défense des droits autochtones afin de s’assurer que ces informations font régulièrement partie de notre programme scolaire.


En outre, par le biais du réseau de nos mosquées, nous nous engageons à sensibiliser notre plus large communauté à notre responsabilité collective vis-à-vis du rapport du MMIWG, en particulier, et à la manière de lutter contre le racisme aux plus hauts niveaux grâce à un partenariat avec des organisations autochtones.


Grâce à l’engagement de tous les Canadiens, y compris les groupes confessionnels, les organisations de défense de la liberté civile et les élus, il nous est possible d’apporter de réels changements et de promouvoir les principes d’amitié et de protection mutuelle pour lesquels les groupes autochtones ont signé les traités. Cela n’est guère un problème autochtone mais plutôt une tragédie autochtone et nous devons tous veiller à ce que cela s’arrête là.

Dr Nabil Sultan est un médecin universitaire. Il est éducateur et dirigeant vivant à London, en Ontario. Il a été très impliqué dans de nombreuses organisations communautaires. Il a récemment été élu président de la Muslim Association of Canada, la plus grande organisation populaire musulmane au pays.

Notes: La photo représente une femme sur scène lors de la cérémonie de clôture publique marquant la conclusion de l’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées au Musée de l’histoire de Gatineau, Québec, le 3 juin 2019.

L’article original se trouve ici

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